Chateaubriand face aux traditions

Peuplés d’ombres et de songes, les Mémoires d’outre-tombe transposent les chimères de Chateaubriand et les entrelacent à l’histoire et à l’autoportrait de l’écrivain en tant qu’auteur et homme politique. À travers un extraordinaire mélange de genres et de styles, Chateaubriand crée un complexe système de palimpsestes et de réminiscences où trouvent une place toutes les voix qui se sont tues à côté d’une contemporanéité avec laquelle il entretient un rapport trouble. Accusé de se parer du plumage d’autrui sinon de ses propres beaux morceaux, le mémorialiste se propose explicitement d’éviter des confessions pénibles et de ne «présenter au monde que ce qui est beau». Ce texte offre quatre pièces nouvelles du puzzle composant ce que Chateaubriand appellerait «le canevas de mes broderies»; des analyses qui se fondent sur la suprématie de la structure mise en scène par l’auteur des Mémoires et proposent une approche diachronique et philologique à une oeuvre pour laquelle l’écrivain désirait «pouvoir ressusciter à l’heure des fantômes pour en corriger les épreuves».